Sunday, September 22, 2013

Le Père Fouettard, un restaurant qui mérite bien son nom : intéressant pour les masos, mais les autres devraient s'abstenir



Je suis chargé de trouver une adresse pour un brunch avec une amie parisienne et trois amis australiens de passage. Pas si évident, car il faut concilier des personnes aimant beaucoup la viande avec des végétariens strictes. Je pense avoir trouvé l’adresse idoine au Père Fouettard, 9 rue Lescot dans le quartier des Halles, qui propose quatre brunchs différents, dont un végétarien.

Je réserve et on arrive tous juste avant 12h30. Un jeune serveur prend nos commandes, mais comme il ne note pas et ne semble pas retenir qui a commandé quoi, il s’emmêle déjà un peu les pinceaux. Pas grave. On est rapidement servi le début du brunch : des petits pains et un petit pot de beurre (pas vraiment assez pour cinq personnes), nos boissons chaudes et froides.

On est content de se retrouver, on discute, mais on a quand même faim. Un brunch, ce n’est pas si compliqué à faire. Une demi heure est passée, et on réussit après plusieurs tentatives à choper le serveur, qui ne semble pas comprendre notre question, pourtant simple : « notre commande arrive-t-elle bientôt ? » Il finit par s’apercevoir -- en s’étonnant -- qu’on n’avait pas été servi . C’est plutôt surprenant que cela l'étonne, étant donné que c’est lui chargé de nous servir, et que l’absence d’assiettes devant nous devaient indiquer qu’il restait un truc à faire.

Il s’en va, et revient après un certain temps pour nous informer que le ticket avait été « perdu » à la cuisine. Il n’a aucune trace lui-même de notre commande et la reprend. Il nous assure que la deuxième commande sera traitée très rapidement.

En attendant, aucune proposition de boisson ou de pain nous est faite pour palier à notre faim et nous faire patienter (et signifier qu’il reconnaît qu’il y a un problème). Je me lève et finis par trouver une jeune serveuse à qui je demande du pain et du café. Elle l’apporte, et propose de revenir avec de l’eau chaude pour les personnes ayant pris du thé, ce qu’elle néglige de faire. De ce fait, une personne de notre table recommande un thé, ce que l’on lui apporte.

Vingt minutes plus tard on est servi. Le serveur (qui soit dit en passant résume les commandes en faisant le total de chaque article, ce qui ne marche que si nous clients on tient compte aussi des commandes des autres convives, ce qui n'est pas vraiment notre boulot). Il a du mal à nous servir, et place les assiettes devant le mauvais client de façon quasi systématique. Au bout du compte, il y a une erreur : la variante saumon fumé d’un brunch anglais s’est transformé en variante bacon, mais comme on n’a pas envie d’attendre encore, on ne dit rien (et comme semble être son habitude, le serveur s'étant rapidement enfui, on ne pouvait en tout cas lui signaler l'erreur)..

On mange, c’est correct, sans plus.

On demande l’addition, et on s’étonne de voir que le serveur souhaite faire payer le deuxième thé. Le serveur explique que c’est normal. J’indique mon mécontentement : après une grossière erreur de sa part, ça semble étrange de vouloir faire payer une boisson qui n’aurait jamais été commandée s’il avait fait son travail correctement. Il persiste, aussi demande-je de voir le responsable.

La serveuse avec qui on n’avait déjà affaire convient avec son collègue que c’est normal de faire payer la consommation. Elle reconnaît qu’elle a oublié d’apporter de l’eau chaude, mais trouve que puisque tout le monde peut faire une erreur, il n’y pas de faute (en gros). J’ai rappelé qu’on avait attendu assez longtemps pour manger, du fait de l’erreur du serveur. Elle répond que c’est dimanche, que moi et mes amis, nous ne travaillons pas (alors qu'elle, oui), et que ce n’est pas grave d’attendre (comme elle ne sait rien de nos vies et nos projets pour la journée, c’est une réponse saugrenue… en tout cas, je ne pense pas qu’il y a beaucoup de visiteurs à Paris qui rêvent de passer leur journée à attendre à manger leur déjeuner). Elle poursuit en disant que si l’on était pressé, on aurait du le dire. Je pense que s’ils allaient faire n’importe quoi en matière de service, ils auraient pu le dire aussi : on se serait passé de ce repas dans cet établissement.

Elle a dit que comme son collègue s’était excusé plusieurs fois, ça suffisait pour faire disparaître le problème. D’abord, même s’il s’était excusé, cela concerne son comportement, et nullement le préjudice. Un thé offert semble moins que le minimum à s’attendre après une telle déconvenue. Ensuite, il ne s’était pas excusé. Lorsque j’ai informé la serveuse de ce fait, elle a insisté qu’il s’était excusé. Je lui ai fait remarquer qu’elle n’était pas présente lors de ces prétendues excuses, alors qu’elles s’étaient en principe adressées à moi, et que je ne les avais pas entendues.  Elle a persisté, me traitant de fait de menteur, en disant qu’elle connaissait son collègue, alors que je lui étais un inconnu. État qui risque de perdurer, étant donné mon peu d’inclination à remettre pied dans cet établissement.

En fin de compte, elle retire le thé de l’addition : comme c’était la conclusion évidente, on se demande pourquoi elle a tenu à énerver davantage des clients mécontents, tout ça pour la marge sur une consommation de 4,80 euros.

Un repas qui devait être sympathique terni par un comportement du personnel inacceptable, c’est plus que regrettable. Les visiteurs étrangers l’ont pris plutôt bien : pour eux, c’est normal d’être mal servi, puisqu’on est en France.

Il semble que le personnel du Père Fouettard aux Halles soit d’accord avec cet avis. Hélas.

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